Vous avez dit ATM? Qu’est-ce que l’ATM, en quoi est-ce cause de douleurs à la machoire ? Vous avez vu différents praticiens… Mais vous cherchez encore à comprendre les causes et à trouver des traitements pour soulager vos douleurs chroniques ? DDA, DAM, ADAM, SADAM… derrière les sigles, comment restaurer un bon fonctionnement votre Articulation Temporo Mandibulaire et en finir avec vos douleurs à la mâchoire ? Et pourquoi consulter un occlusodontiste pour les soulager durablement? Réponses du Dr Christophe Weill dentiste spécialisé en occlusodontie fonctionnelle.
Dr Christophe Weill:
Les dysfonctionnements de l’Articulation Temporo-Mandibulaire – il y a beaucoup de termes et de sigles différents* – sont au carrefour entre différentes pratiques, ce qui peut compliquer le diagnostic et le traitement. C’est une affection très répandue mais effectivement méconnue. De plus, il est complexe à diagnostiquer pour un non-spécialiste. Si ce syndrome peut se manifester par des douleurs de mâchoire, il peut aussi entrainer divers autres symptômes. Parfois très invalidantes car difficiles à soulager. Cependant, ces douleurs chroniques là ne sont pas spontanément associées à un dysfonctionnement de l’Articulation Temporo-Mandibulaire (ATM). Ainsi, beaucoup de patients viennent me consulter après avoir vu différents praticiens : un médecin, pour les migraines. Par ailleurs, un Kiné ou un ostéopathe pour des douleurs cervicales. Un ORL pour des acouphènes… Les symptômes sont vraiment divers. Jusqu’à ce que les douleurs à la mâchoire et/ou à l’ATM deviennent plus significatives. Alors on pense à en parler à son dentiste. Peut-être à voir un médecin stomatologue ou un chirurgien-maxillo facial… Enfin chez un occlusodontiste. En fait, il faudrait améliorer encore la formation des soignants et du public pour que le tableau clinique des Algies Dysfonctionnelles de l’Appareil Manducateur (ADAM)* soit mieux connu. Pour que les patients soient plus directement adressés chez un spécialiste de l’occlusodontie fonctionnelle.
Dr christophe Weill:
Pour savoir si vos douleurs à la machoire sont causes par un trouble de l’ATM*, vous pouvez faire ce test : posez vos doigts sur l’articulation de la mâchoire à gauche et à droite près de l’oreille. Ouvrez lentement la bouche, aussi largement que possible. Puis refermer la bouche. Sans forcer bien-sûr, inutile d’aller dans la douleur, surtout si vous avez déjà identifier des difficultés pour mastiquer. Essayez de sentir ce qui se passe sous vos doigts. Et écouter… Si ça claque. Si ça crépite. S’il y a une gène ou un à-coup dans le mouvement… Alors, il y a certainement un problème au niveau de votre ATM.
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Dr christophe Weill:
Les causes de dysfonctionnement de l’Articulation Temporo-Mandibulaire sont diverses et les symptômes aussi . C’est là seule articulation qui fonctionne dans les 3 sens de l’espace. L’ATM est située à la jonction entre la mandibule (mâchoire inférieure) et l’os temporal du crâne. L’ATM* forme une sorte de charnière, qui permet l’ouverture et la fermeture de la bouche par l’action des muscles. A l’intérieur, dans l’espace entre les surfaces articulaires (condyle mandibulaire et cavité glénoïde), se trouve un disque articulaire. Il se présente « sous la forme d’une lentille biconcave et se compose d’un tissu fibreux collagénique dense, avasculaire et non innervé ». Si les dents s’emboîtent mal ce disque pourra se déplacer. D’où le claquement. D’où l’a-coup dans le mouvement de la mandibule. Le déplacement du disque est susceptible de provoquer des douleurs au niveau de la mâchoire en avant de l’oreille qui peuvent irradier dans le visage, dans le cou… Ces douleurs sont plus ou moins intenses selon les patients mais elles peuvent être très handicapantes et résistantes aux antalgiques.
Cependant, les douleurs peuvent aussi se présenter sans déplacement du disque. Ainsi, une hypercontraction des muscles masticateurs peut
contrarier l’ATM* et créer des douleurs à la machoire. Cela peut être votre cas si vous êtes sujet au bruxisme ou si vous avez des troubles de l’occlusion dentaire.
Par exemple la perte de certaines prémolaires ou dents postérieures modifie l’occlusion de la mâchoire. Des traumatismes du visage, du
crâne, des cervicalgies (douleurs des cervicales), le typique « coup du lapin » peuvent aussi provoquer le Sadam*. Mais il faut reconnaître que,
trop souvent, le syndrome a une origine iatrogène. Par exemple, lors d’une ouverture buccale forcée et prolongée : anesthésie générale
(intubation), avulsion de dents de sagesse, chirurgie orale ou même trop longues séances de soins dentaires.
Dr christophe Weill:
Les causes des atteintes à l’ATM* et des douleurs à la mâchoires sont diverses. Donc le traitement doit être adapté à chacun. En général, la prise en charge doit être multidisciplinaire afin de soulager la douleur chronique et pour restaurer une bonne occlusion dentaire. La prise en charge passe aussi par la correction des facteurs favorisants: le bruxisme, la respiration buccale, le remplacement des dents manquantes, etc. Mais aussi un accompagnement en rééducation multi fonctionnelle. Car des exercices peuvent aider le patient à relaxer les muscles contractés. Voire à perdre l’habitude « d’être sur les dents »…
Un grand nombre de terme différents peuvent être utilisés pour nommer le syndrome de l’ATM selon les époques et les praticiens. Petit florilège :
Dans le cadre de notre série d’entretiens avec des experts en santé bucco-dentaire, nous avons eu le plaisir d’échanger avec le Dr Jean-Noël Vergnes. Chirurgien-dentiste de formation, chercheur et enseignant, il développe une approche systémique, centrée sur la personne, permettant des soins intégrés. Une approche particulièrement pertinente pour accompagner les personnes souffrant de douleurs orofaciales
La mastication est une fonction nécessaire à une bonne santé, comme à l’équilibre de l’occlusion dentaire. Les recherches contemporaines ont montré l’impact de cette activité musculaire quotidienne sur le développement maxillo-facial et la santé bucco-dentaire… mais aussi sur les fonctions cognitives. Attention à l’alimentation molle et aux dégradation de l’équilibre de l’occlusion dentaire. Impact sur